Offrir un accès à l’alimentation à sa population est stratégique pour les États. En effet, une population qui a faim peut engendrer des troubles et une instabilité politique. Nous en avons eu le rappel en 2008 lors des émeutes de la faim. Et en France, avec l’exemple de la Révolution de 1789, nous savons que les problèmes d’accès à l’alimentation peuvent amplifier une contestation sociale et politique.
Soutenir une agriculture familiale
D’autre part, le secteur agricole peut représenter 40 à 60% de l’emploi dans les pays en voie de développement (pas plus de 5% dans les pays développés). Soutenir une agriculture familiale qui fait vivre une large partie de la population est un enjeu majeur pour ces pays. Européens, nous devons veiller à ce que nos exportations agricoles ne viennent pas affaiblir l’agriculture locale et prévoir, si nécessaire, des mesures d’accompagnement.
Face à ces enjeux pour la stabilité du pouvoir, les États ont, dès l’Antiquité, mis en place un contrôle des approvisionnements et du commerce ainsi que des politiques de stockage pour les denrées de première nécessité.
La sécurité alimentaire : facteur essentiel de paix
Qu’elle provienne des ressources agricoles propres ou d’achats, la sécurité alimentaire[1] d’un pays, dans le sens où elle enlève le souci du lendemain, est un facteur essentiel pour garantir la paix intérieure et le bon fonctionnement d’une société et d’un État. Les États ont donc le droit et même le devoir de mettre en place des politiques, y compris et notamment dans les domaines agricoles et plus largement alimentaires, contribuant à atteindre ou à conforter cette sécurité alimentaire.
Pour la FGA-CFDT, les États ont une responsabilité et un devoir d’intervention pour assurer à leur population une sécurité alimentaire et une agriculture viable.